Quand Panama se trouve en Equateur!

Mais non, pas d’erreur! Le Panama, célèbre chapeau vient bien d’Equateur… Nous avons visité la fabrique familiale de Raphaël Parades (fondé en 1946) où sont présentées les étapes de fabrication et l’origine de ce couvre-chef, le Barranco, un Panama réputé .

Le Panama était originairement appelé « chapeau de paille », il est entièrement réalisé à partir de fibres naturelles et confectionné à la main avec une patience légendaire. C’est le fruit d’une rencontre harmonieuse entre nature et culture ; la beauté de la palme et le savoir- faire d’artisans, issus principalement de deux grandes régions de production, Cuenca et Montecristi. Les panamas sont tissés artisanalement avec la paille séchée fournie par les jeunes feuilles de toquilla, palmier d’Equateur, que l’on découpe en filaments de plus en plus fins selon le degré de qualité auquel on veut parvenir : sub fino, fino, super fino et leurs variantes. Plus les filaments sont fins, plus long est le tissage (au-delà de six mois d’ouvrage parfois, en particulier s’il est très serré et régulier). Originellement, il se fabriquait exclusivement en feuilles de bombanaxa.

Il existe trois types de panama : brisa, cuenca, et montecristi. Chaque façon est caractérisée par un point de tissage particulier, et la position des ouvriers lors de la confection (les cuencas se tissent assis tandis que les montecristis de tissent debout, penché sur son ouvrage). Il est à noter que si le tissage de chapeaux concerne tous les sexes, il était traditionnellement l’affaire des seules femmes. Elles restent majoritaires dans cette activité.

Un peu d’histoire pour compléter ! Difficile de dater l’origine de la paja toquilla (la paille), mais elle remonterait à 4 000 av. J.-C ; les Espagnols, eux, découvrent ce chapeau de paille au XVIe siècle au moment de la colonisation. C’est en 1855, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, que ce chapeau est présenté en France pour la première fois, sa grande finesse impressionne le public.

Pendant la construction du canal de Panamá, des ouvriers du monde entier utilisèrent ces chapeaux de paille équatoriens pour se protéger du soleil ; ils seront ainsi rebaptisés
panamas malgré leur origine équatorienne ; leur nom originel étant sombrero de paja toquilla ou chapeau de paille.

En 1906, Théodore Roosevelt en porte un lors de sa visite sur les chantiers du canal et contribue à populariser le «Panama Hat

Très en vogue depuis 1900, ce chapeau ne s’est jamais vraiment démodé et a connu un regain de jeunesse au début du XXIe siècle. Le panama est reconnaissable à sa forme – large bord style borsalino -, sa couleur ivoire (avec un ruban marron
ou noir) et certains se distinguent par leur grande finesse.

Derrière chacun de ces chapeaux émerge la culture d’un pays et la fierté de son peuple : « la terre d’Equateur est coiffée d’un panama, qui la distingue et illumine son âme ».

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