Nous voilà donc à Cuenca, ville encore assez haute, entourée de montagnes, avec un temps assez frisquet il faut bien l’avouer!

En déambulant comme à notre habitude dans les rues de cette belle ville coloniale, nous nous arrêtons devant une immense maison à la façade encore belle. Nous sommes attirés par une porte cochère qui ouvre sur un patio couvert…des plantes, un escalier et une coursive pleine de promesses!

Une voix nous interpelle d’en haut , une vieille dame , à qui nous demandons si nous pouvons regarder, photographier… »oui, nous dit-elle, on peut visiter, c’est 2 dollars par personne! »
Ni une ni deux, nous voilà en haut de l’escalier…elle appelle et frappe à une porte…et nous dit d’entrer pour voir la Seniora…une très vieille dame, couchée dans un lit aussi vieux qu’elle…qui s’avère être la propriétaire des lieux! S’ensuit alors une scène surréaliste. ..nous discutons avec elle, comme au chevet d’une vieille amie…qui nous raconte qu’elle a froid…qu’elle connait la plupart des pays d’Europe, qu’elle est allée à Lourdes… (il y a d’ailleurs des images pieuses, le portrait du pape…des crucifix un peu partout!).
Elle prend le temps de nous expliquer la provenance des objets et meubles qui garnissent les pièces que nous allons visiter. ..sans oublier de nous réclamer les 4 dollars de la visite! Après de delicats bisous envoyés du bout des doigts…nous avons l’autorisation de partir à la découverte de sa maison musée. ..avec notre guide presque aussi vieille qu’elle. D’ailleurs sa servante garde malade arrive avec des bouillottes, il est temps de sortir de la chambre!

Voyez vous-mêmes ce que nous découvrons. ..des pièces qui semblent ne pas avoir bougé depuis 200 ans…témoins d’une splendeur passée. ..de voyages et de cadeaux européens. ..

Nous n’osons pas demander à la maîtresse des lieux l’autorisation de la photographier, alors nous faisons un cliché de son portrait enfant! Les fenêtres et les lumières sont fermées après notre passage, comme si l’on refermait un livre ancien…avons-nous rêvé? ! Nous nous retrouvons sur le trottoir, au milieu de la ville…un peu abasourdis, osant à peine commenter ce mystérieux voyage, cette surprenante rencontre.