Guayaquil, la ville entourée d’eau

Nous avons passé trois jours à Guayaquil, ville gigantesque où, une fois n’est pas coutume, nous avons circulé en taxi, tellement le réseau de bus nous paraissait incompréhensible! .

Avec environ 3 millions d’habitants, Santiago de Guayaquil (de son vrai nom) est la ville la plus peuplée du pays. La ville a été fondée en 1537 par Francisco de Orellana, le découvreur de l’Amazone.

Le cacique Guayas, chef des Huancavilca, et son épouse Quil, qui préférèrent périr plutôt que se soumettre à l’envahisseur
espagnol, sont à l’origine du nom de la ville.
La capitale de la province de Guayas est située à l’intérieur des terres, à 58 km de l’embouchure du fleuve Guayas . C’est le plus grand port du pays – et l’un des plus importants de la côte Pacifique sud-américaine . Si Quito est la capitale
administrative et historique du pays, Guayaquil, la « Perle du Pacifique » est la capitale économique de la République
de l’Equateur. Près de 3/4 des exportations quittent le pays depuis son port et près de 90 % des produits importés en Equateur transitent par la ville.

De par sa situation géographique, Guayaquil jouit d’un climat chaud toute l’année (température moyenne de 25 °C). Cependant, sa proximité avec l’océan Pacifique engendre
deux saisons, sous l’influence du courant de Humboldt (froid) et de El Niño (chaud). L’hiver, saison pluvieuse et humide avec une chaleur tropicale, s’étend de mi-décembre à avril ; l’été, saison sèche et un peu plus fraîche, s’étend de mai à décembre.

Nous avons arpenté la colline de Santa Ana, le quartier rénové de las Peñas, visité le parc historico , le musée anthropologique et d’art contemporain, caressé ou presque les iguanes de la cathédrale! … Visite guidée de ces lieux! :

Le nouveau millénaire a servi de prétexte à Guayaquil pour se refaire une beauté, se débarrasser de sa réputation de ville portuaire canaille et regagner ses lettres de noblesse perdues au
détour du XXe siècle.

Le berceau de Guayaquil, Las Peñas, ancien quartier bohème s’étalant sur les pentes du Cerro Santa Ana a fait l’objet d’une restauration réussie. Les couleurs variées de ses maisons et ses escaliers étroits en font l’une des attractions touristiques phare de la ville, même si pour la plupart, seule la façade a été refaite et
qu’elles ne sont pas habitées. La rue principale, la Numa Pompilio Llona, a été restaurée et elle est particulièrement bien conservée. Quelques artistes qui l’habitent y ont ouvert des galeries d’art, et l’on peut visiter certains ateliers. Nous y avons retrouvé l’ambiance de Valparaiso. ..mais en version moins typique et authentique.

En grimpant les marches numérotées (au nombre de 456 : leur numéro sert ici d’adresse), on arrive à une première place puis à un petit musée à ciel ouvert, conçu autour des ruines des anciens remparts de la ville. Car en effet, aux XVIe et XVIIIe siècles, les
attaques de pirates menaçaient constamment la ville.

Le parc nous transporte dans des ambiances variées, forêt tropicale, mangroves, maison coloniale, maison traditionnelle sur pilotis. ..l’occasion d’admirer les animaux et oiseaux que l’on n’a pas ou peu vus dans la nature!

Le musée anthropologique quant à lui recèle des trésors de poteries précolombiennes en très bon état. ..un régal! Par contre, déception car il n’y a pas d’exposition d’art contemporain. ..juste quelques clichés de lavabos…qui n’inspirent même pas Denis! …

Pour finir, les iguanes du parc de la cathédrale nous ravissent. ..comme les enfants qui se saisissent fièrement de leur queue!

Un peu d’histoire
En 1547, après avoir subi les attaques, les sièges et les incendies des Indiens, elle fut transférée sur une petite colline, le quartier actuel de Las Peñas, d’où l’on pouvait surveiller l’éventuel envahisseur. Pendant la période coloniale, Guayaquil développa une formidable activité de chantier naval, grâce aux compétences d’armateurs des Indiens ; on y fabriquait les navires les plus prestigieux de la marine impériale à l’aide de
bois tropicaux de grande résistance qui poussent dans la région. Plus tard, cette main-d’œuvre fut remplacée par les esclaves noirs, puis par les indigènes de la Sierra. Le métissage qui
en résulte est le montubio costeño, un métis typique de la région.

La ville dut aussi résister aux débarquements des pirates, dont Francis Drake et Thomas Cavendish. Au cours du XVIIe siècle, d’autres pirates français, anglais, hollandais, viendront incendier
et rançonner Guayaquil. Il en résultera de nombreuses reconstructions.
En 1783, la libération du commerce instaurée par Charles III
donna à cette importante capitale régionale un nouvel essor économique, grâce notamment à l’exportation du cacao.
Le 9 octobre 1820, le premier cri de l’indépendance est lancé de la demeure du maire. La province de Guayas sera la première province libre du pays.
En 1868, la première banque nationale – Banque de l’Equateur – fut créée à Guayaquil. La fin du boom du cacao redonnera la suprématie économique à Quito, sa grande rivale.
Mais à partir de 1950, le commerce de la banane assurera
la nouvelle prospérité de la côte et de son port. L’importance économique de Guayaquil ne s’est jamais démentie depuis.

Sachez enfin qu’en vertu d’une très ancienne rivalité, les Quiteños ou les Serranos (habitants des montagnes), gens de tradition, surnomment les trop modernes Guayaquiléens los monos (« les singes ») ; vous l’aurez compris, ici, on est loin de la sierra!.

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