Ingapirca, une histoire, une légende

Le lendemain de notre arrivee a Cuenca, nous partons avec Gabriel visiter le site d’Ingapirca, dans la province de Cañar. Ingapirca est le principal site archéologique du pays. Il semblerait, compte tenu de son style architectural, que le site fut construit par les Cañaris et les Incas entre l’an 500 et 1532.
A 3200 m d’altitude, sur un plateau qui domine toute la région, les ruines préhispaniques les plus importantes du pays forment un témoignage unique de la culture inca en Equateur, qui ne s’imposa qu’une soixantaine d’années. D’où leur nom Ingapirca, qui signifie « les murs de l’Inca ». Les vestiges appartenaient à un imposant centre urbain et administratif, construit sur l’ordre de Huayna Capac, entre 1487 et 1490, sur les ruines du centre politico-religieux le plus important du royaume Cañari.
Le souverain inca y séjournait lors de ses déplacements dans l’empire.

La principale construction est un château énigmatique et majestueux, de forme elliptique, sans équivalent dans tout le monde inca. Mesurant
37 m de long sur 13 m de large, et 3,50 m de haut, c’était sans doute un temple dédié au soleil. Il porte le nom d’Adoratoire ou de château d’Inga-
pirca. De cette position dominante, on distingue nettement des monticules qui laissent penser que le site était beaucoup plus étendu.
A côté du château se succèdent les vestiges des appartements des prêtres, des prêtresses et de l’empereur. On peut voir également une baignoire creusée dans la roche .


A côté des ruines, une forme rocheuse ressemblant à un visage indigène indiquerait que la cité s’étendait à cet endroit.

Les Cañaris étaient des Amérindiens qui vivaient dans le Sud de l’Équateur actuel principalement dans les provinces d’Azuay et de Cañar. Le terme se réfère également à une confédération tribale précolombienne connue sous le même nom, et dont descendent les populations cañaris modernes.

Les Cañaris étaient divisés en deux tribus, celle des Tomebaba et celle des Chordeleg. Ils constituaient une civilisation complexe à l’architecture avancée et aux croyances religieuses complexes. Les Incas ont détruit et brûlé la plupart de leurs vestiges. Ils sont connus pour avoir repoussé l’invasion des Incas au prix d’une résistance acharnée pendant de nombreuses années jusqu’à ce qu’ils soient vaincus par Tupac Yupanqui du XVè au début XVIè siècle. Les survivants furent déportés à Cuzco. Malgré cela, beaucoup de leurs descendants sont encore présents au Cañar. La majorité d’entre eux ne s’est pas mélangée avec les colons ni métissée.

Nous avons rencontré les Cañaris qui effectuaient un travail communautaire de nettoyage du bord de route en allant sur le site Inca. Femmes et hommes se mettent au travail et ensuite mangent ensemble. Après quelques sourires nous avons l’autorisation de faire quelques photos!

Le terme Cañari vient de “Kan” signifiant serpent et de “Ara” signifiant aras. Pour certains linguistes, cela se traduit par «descendants du serpent et de l’ara». En fait, ces animaux étaient considérés comme sacrés et de nombreuses légendes et artefacts ont été créés pour les représenter.

Le mythe de leur origine

Les Cañaris croyaient que les fortes précipitations étaient à l’origine de leur race. La légende raconte que jadis, toute la communauté était morte lors d’une terrible inondation et que deux frères seulement avaient survécu en grimpant au sommet de Huacay ñan, la «piste de larmes», où ils se cachaient dans une grotte. Après le passage de l’inondation, ils ont quitté la grotte à la recherche de nourriture pour revenir et trouver de délicieuses friandises les attendant. Cela s’est passé pendant 3 jours entiers jusqu’à ce que le frère aîné décide de se cacher dans la grotte et de découvrir qui était derrière les délicieux repas. À sa grande surprise, deux aras au visage de femme sont entrés dans la grotte pour laisser la nourriture.

Voulant les prendre, le frère sauta pour les piéger, sans succès. La même chose s’est produite les deux jours suivants, jusqu’à ce qu’ils changent de stratégie et que le jeune frère reste dans la grotte. Lorsque les deux aras sont entrés, il a pu attraper le plus jeune des aras qu’il a épousé et a eu 6 enfants (3 filles et 3 garçons). Leurs filles et leurs fils étaient les parents de la population cañari. Ces aras, avec les mêmes traits de caractère que les femmes Cañari, sont ceux qui ont donné aux frères des semences à cultiver sur leur terre. Dans le cadre de leurs croyances religieuses, les Cañaris vénéraient la colline de Huacay nan, où leurs ancêtres avaient commencé leur lignée.

Merci à Gabriel et sa famille d’avoir partagé Cuenca avec nous!…et de nous avoir fait déguster le cochon grillé !!!

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